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161. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VI. Euphemie. » pp. 129-148

Un cœur isolé, forcé de se replier sur lui-même, de se parler, de se répondre, de se nourrir, pour ainsi dire, de sa propre substance, en acquiert plus de ressort & d’énergie dans ses mouvemens. […] On ne parle par-tout de la profession religieuse que sous des noms odieux, affreux liens, fers accablans, abyme, chaîne, cruelle prison, imposture, lien tissu par l’enfer, &c. […] Un Religieux, un Prêtre, si scélérat, si hyppocrite, qui parle ainsi à des Religieuses, en présence du saint Sacrement, comme il dit lui-même, ce Tabernacle saint où Dieu même repose, seroit-il jamais trop puni ? Malgré la force & la beauté de l’expression, la religion, la vertu, la décence frémissent des innombrables blasphêmes répandus dans le Paradis perdu de Milton ; mais enfin ce font des démons qui parlent, c’est leur rôle. […] Ce Moine apostat parle fort mal de la mère de sa maîtresse : Auteur, dit-il, de tous nos maux, tu parle de parens à moi, qui n’adorai jamais, n’idolâtrai que toi (expressions dévotes).

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