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248. (1694) Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie, avec une réfutation des Sentiments relachés d’un nouveau Théologien, sur le même sujet « Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie. » pp. 1-132

Le Parlement leur fit défense de ne plus jouer ni d’obtenir de pareilles Lettres, sous peine d’être condamnés à dix mille livres d’amende. […] Les Comédies les plus honnêtes sont toujours mêlées de quelques transports de passions, de quelques artifices et intrigues mauvaises pour y réussir, et l’on montre par là le chemin aux personnes qui peuvent être un jour possédées de pareilles passions de se servir des mêmes adresses pour obtenir l’accomplissement de leurs mauvais désirs. […] De plus, si ce sentiment ou si cette distinction avait lieu, on aurait facilement éludé la force du raisonnement des Pères de l’Eglise contre les Spectacles et contre ceux qui les fréquentaient, et tout leur zèle serait demeuré sans effet, parce qu’avec une subtilité pareille, ceux qu’ils condamnaient, pouvaient répondre qu’ils ne prenaient de plaisir que par rapport à la manière dont on avait inventé les choses et qu’on les représentait, et non aux choses mêmes. […] Dans le Droit Canonique98, ils sont réputés infâmes et irréguliers ; or l’infamie et l’irrégularité que les Comédiens contractent, n’est point une infamie ou une irrégularité pareille à celle que contractent, par exemple, ceux qui se marient deux fois que l’on appelle Bigames, ou qui sont dans de certains emplois de Justice : celle-ci ne suppose point de péché : elle est, comme parle le Droit, une irrégularité par défaut99 de Sacrement ou de douceur, mais l’autre suppose toujours un péché : c’est pourquoi les Canonistes l’appellent une infamie ou une irrégularité ex delicto, c’est-à-dire, fondée sur quelque péché.

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