Ce Pape, avec de très-belles qualité, à la vérité plus séculier qu’ecclésiastique, avoit un caractere bouffon : il aimoit fort à voir des foux, des fots, des bouffons, des comédiens, & prenoit un plaisir singulier à se moquer d’eux. […] Le Pape, qui étoit bon, reçut avec bonté ses remontrances que le zele lui faisoit faire, & se corrigea. L’auteur qui rapporte ce trait, l’embellit en protestant ennemi des Papes, exagere beaucoup ce défaut naturel, que la fréquentation & le goût du théatre avoit nourri dans ce Pontife depuis sa jeunesse, & met dans la bouche de ce prêtre les discours les plus insolens, qui n’ont jamais été tenus à des Papes, & n’ont jamais dû l’être ; quoique le théatre, qui gâte les hommes les plus sages, eût fait du tort à celui-ci. […] La même chose est arrivée pour le Pape. […] Le Pape qui y fut toujours un objet de vénération & de confiance, y est devenu un objet de défiance & d’aversion ; & tous les jours, pour fortifier ces fausses idées, l’irréligion & le libertinage s’attachent à peindre la dévotion de nos peres avec les couleurs les plus outrées.