C'est un mélange continuel d'impiété et de religion : ce ne sont point les Idoles des Païens, contre lesquelles Corneille faisait vomir des blasphèmes, ce qui dans la bouche de leurs adorateurs était pourtant un crime, mais qu'on disait, pour l'excuser, être sans conséquence pour des Chrétiens (ce que je n'examine pas ici), c'est le vrai Dieu, contre lequel on versifie de sang froid et l'on fait prononcer des horreurs. […] On ne trouve pas que les mystères du paganisme soient déplacés dans les pièces païennes, c'est le Costume des Païens, dit-on ; mais les sacrements, les exercices de religion, sont-ils moins le Costume des Catholiques, des Religieux ? C'est la même raison ; on est dans le cœur plus Païen que Catholique. […] Sujet tiré des Métamorphoses d'Ovide, qui n'a de liaison avec le premier que le rapport de l'inceste de Comminge avec sa cousine, et de Térée avec sa belle-sœur, et l'envie de mêler le sacré avec le profane, les vertus de la Trappe avec les amours de la fable, le Chrétien avec le Païen : « Ut placidis coeant immitia.