A quelque pièce pieuse près, en très petit nombre, dont les rôles exigent un jargon dévot, je défie de rien trouver au spectacle qui ne convienne aussi bien à des Païens qu’à des Chrétiens, qui n’eût pu paraître sur la scène de Rome ou d’Athènes, comme sur celle de Paris. […] Les Païens qui furent plus longtemps au théâtre qu’ailleurs après l’établissement du christianisme, et les mauvais Chrétiens, qui ont toujours composé les troupes, ne donnaient que des pièces comme les nôtres, où sous une enveloppe légère de galanterie, on lançait des traits contre la religion et la vertu. […] 6.° La religion reçoit des coups dangereux jusques dans les pièces toutes Païennes. […] La piété des Païens nous instruit ; l’Ecriture s’en sert pour nous confondre : « Transite ad insulas Cethim, et ipsi non sunt Dii. » Leur irréligion facilite, prépare celle des Chrétiens. […] Mais la religion souffre de ces sottises : en se familiarisant avec l’impiété même Païenne, on s’apprivoise bientôt avec le mépris de la religion et du Dieu véritable.