On n’y fait plus de sacrifices à Venus, du moins suivant les rites des Païens : je dis, du moins suivant les rites des Païens ; car les intrigues d’amour qui en sont presque inséparables, ne laissent pas d’honorer cette Déesse ; et quoiqu’on ne les accompagne pas d’encens, il est au moins sûr que ces intrigues ne sont pas des offrandes qui puissent être présentées au véritable Dieu. […] « Multum interest inter corruptelam et integritatem, quia multum interest inter institutorem et interpolatorem. » Tertullien poursuit et confond le mauvais raisonnement des Païens, parce que tous les maux qu’eux-mêmes condamnent, s’exécutent par des choses qui sont des ouvrages de Dieu : l’homicide, par exemple, que les Païens condamnent, s’exécute par le fer qui est un ouvrage de Dieu, de même que l’Ange ; et cependant on ne dira pas pour cela que Dieu soit auteur de l’homicide. […] Pleurons donc présentement, pendant que les Païens se réjouissent, et ne nous réjouissons pas présentement avec les Païens, pour ne pas pleurer quelque jour avec eux. […] Que dans les Spectacles il y ait un milieu criminel entre la danse de David et les infamies de la gentilité idolâtre ; on ne peut en douter, et notre Docteur lui-même n’en doute pas, puisqu’il abandonne les représentations qui ne sont pas tout à fait pures, quoiqu’elles n’aillent pas jusques aux excès des Païens. […] Les anciens Païens ne souffraient pas même que leurs enfants montassent sur le Théâtre, et ceux qui se donnaient cette licence, étaient censés dès lors avoir dégénéré, suivant la remarque de Tacite.