Encore même ne prend-il pas Adam & Eve dans l’état d’innocence ; l’idée de leur mariage & de leur sainteté, la présence de Dieu dans le Paradis terrestre auroit affadi l’assaisonnement du péché, qui fait le plaisir d’une passion criminelle. […] Il est vrai qu’il ne la place qu’après le péché, & comme une suite du péché, ce qui y répand une sorte de contrepoison, & de sombres nuages sur le tableau ; au lieu que notre Auteur écarte avec soin toute idée de péché, pour tendre un piège plus dangereux sous un air d’innocence qui rassure & invite. […] est-ce une injustice à lui de mettre un frein à une passion insensée, d’ordonner de fuit les occasions du péché & les objets séduisans ? […] Jamais l’Eglise n’a toléré la fornication ; elle l’a toujours condamnée comme un péché mortel qui exclud du royaume des cieux. Jamais les secondes noces n’ont été traitées de péché mortel, mais seulement regardées comme une marque d’un grand penchant a l’incontinence.