Je suppose que ces Pieces dramatiques nous enseignent à détester le vice, à fuir le crime, à nous défier de nos foiblesses, à craindre nos passions, à les sacrifier au devoir ; qu’elles nous excitent aux vertus les plus sublimes, aux actions les plus héroïques : dira-t-on que l’Auteur de pareils Ouvrages s’en doive accuser comme de péchés capitaux ? […] On s’efforce depuis long-tems de réduire en problème théologique cette question : si c’est un péché d’aller à la Comédie. […] Mais, Monsieur, si l’on venoit à bout de procurer à cette réforme du Théatre & des Acteurs, plus d’étendue, plus de perfection encore que je n’imagine, les Casuistes austères continueroient-ils toujours de proscrire, comme péchés graves, & la composition d’Ouvrages pour le Spectacle, & l’assistance à leurs représentations ? […] Et c’est ici qu’on accuseroit justement Racine, d’avoir péché contre la vraisemblance des caractères & des mœurs.