On se récrie fort dans le monde contre cette morale : et l’on attribue à de faux préjugés le zèle chagrin de ces docteurs qui croient qu’on ne peut assister à ces spectacles profanes sans péché. […] un objet trop mondain vu par hasard, un mot trop libre dit sans dessein, une lecture peu modeste faite sans malice, mettent en danger la vertu la plus affermie, et sont très souvent des sources de réprobation : et tout ce que la passion a de plus vif et de plus empoisonné, tout ce que l’art de tenter a de plus fin et de plus poli ; un assemblage de tout ce qui peut séduire, ne sera ni une occasion prochaine de péché, ni un manifeste danger à des gens nourris, la plupart dans une criminelle mollesse, nourris même dans le péché ! […] Si les spectacles profanes sont une occasion prochaine de péché, comme on n’en saurait disconvenir, qui peut y assister en sûreté de conscience ?