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101. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « II. Point. » pp. 201-218

Si la pièce se conclut par le mariage, elle n’en est pas pour cela moins dangereuse, car quoiqu’il soit bon et louable en soi, la concupiscence qui s’y trouve jointe est sans contredit une chose blâmable et déréglée, c’est le honteux effet du péché. […] Ces choses portent leur condamnation avec elles, c’est contre cette dissipation, cette perte de temps prodigieuse, tout ce jeu de passions qui en produisent de pareilles, à ces larmes arrachées par leur vive image, cette impression contagieuse de nos maladies, ces parures, ces chants efféminés, ces yeux pleins d’adultères, cet enchantement du spectacle, cette agitation violente d’un cœur qui doit être le sanctuaire de sa paix, ces éclats de rire si peu convenables à des Chrétiens qui sont captifs sur le bord des fleuves de Babylone, et doivent attendre à tout moment la décision de leur sort éternel, en un mot tout cet amas de périls que les théâtres réunissent dont un seul est suffisant pour perdre une âme dans l’état de faiblesse où le péché de notre premier Père nous a réduits. Je ne décide pas ici s’il y a péché mortel d’aller à la comédie, cela dépend de quantité de circonstances qu’il faudrait examiner, et qui nous mèneraient trop loin, ce qui est certain, c’est qu’il y a très grand péril, et que c’est une insigne imprudence de s’y exposer. Plus même les personnes qui y vont passent pour vertueuses et réglées, plus leur péché est grand à raison du scandale.

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