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255. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Sixième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 40-72

Non ; le Dieu de l’Univers est le Père des hommes, & non leur tyran : point de Religion qui puisse établir ce dogme affreux, Que nous devons vivre dans l’angoisse, & ne manger qu’un pain arrosé de nos larmes *. […] Il y a bien de la différence entre peindre aux yeux, comme on le fait dans nos plus mauvaises Comédies, un jeune fou, qu’une jeune folle aime en dépit d’un père ou d’un tuteur ; entre, les voir tout employer pour parvenir à leurs fins par des tromperies ; & aller soi-même s’occuper à leurrer une fille, fourber d’honnêtes parens, pour les forcer à légitimer par leur consentement une union tout-à-fait opposée à leurs vues. […] Sois heureux ; jouis des biens qui te sont prodigués par la Nature ; goûte l’inexprimable volupté d’être homme & le roi de la moitié de la création ; aime tes parens, ton ami, ton concitoyen ; chéris celle dont le chaste sein renferme le plus grand des trésors, des hommes qui te devront le nom de père ; vis avec elle, dans une tendre, une paisible union ; voila les seules bonnes œuvres qui plaisent à l’Éternel, à ce Brama que tu révères.

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