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123. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre III. Du Cardinal de Richelieu. » pp. 35-59

La comédie, qui a eu dans Molière un père moins sage, a conservé et transmis jusqu’à nous l’héritage indécent qu’elle en a reçu. […] Son Eminence « témoigna des tendresses de père pour Mirame, dit Pélisson, la seule représentation lui coûta trois cents mille écus de l’argent du Roi, qui n’était pas assez riche pour les payer). […] L’héroïne du poème n’est, selon Fontenelle, « qu’une Princesse assez mal morigénée», le Roi son père un imbécile, son amant une espèce de fou qui fait le bel esprit. […] Père, fils, maîtresse, beau-père, confident, tout est unanime sur ce faux point d’honneur ; il faut tout lui sacrifier, ses biens, ses dignités, sa maîtresse, sa vie ; ce qui est un monstre en morale, quelque effort qu’ait fait Marmontel pour le justifier. […] Louis XIV, plus jaloux de la gloire que son père, ne l’eût jamais souffert.

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