Lettre à un père de famille, sur les petits spectacles de Paris. […] Gardez-vous bien père tendre et honnête, de conduire vos pauvres enfans dans ces lieux infâmes, leurs jours y sont en péril ; leur goût et leurs mœurs s’y corrompront également. […] On nous donne pour raisonnable dans la même pièce, la démarche d’une fille de condition qui va tous les soirs en sécret apprendre à déclamer un compliment de trente lignes pour son père, chez un jeune homme, jadis comédien, de qui elle est respectée. […] Après une farce misérable entre Paillasse et un vilain homme habillé en Bohèmienne ; après quelques airs communs de tambour de basque ; après les exercices d’un petit garçon, de neuf ans, qui se met en boule, qui saute à la manière des carpes, qui marche sur la tête, qui tire l’oreille à son père, qui lui crache au nez &c. […] Mais il s’agit bien d’un autre intérêt ; il s’agit d’un nouveau degré de futilité ajouté au caractère national, d’un esprit de bouffonnerie, devenu l’esprit de tout le monde, et qui consiste moins encore à découvrir le ridicule où il est, qu’à le supposer où il n’est pas ; travers funeste, dont l’influence combinée avec tant d’autres causes, telles, par exemple, que la fureur de philosopher tend à détruire tous les principes sur lesquels sont fondés la pudeur, l’amour conjugal, l’attachement des pères pour leurs enfans, et celui des enfans pour leur père, le respect dû à l’âge avancé, &c.