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523. (1667) Lettre sur la Comédie de l'Imposteur « Lettre sur la Comédie de l’Imposteur » pp. 1-124

Conclusion, à ce que disent ceux que les bigots font passer pour athées, digne d’un ouvrage si saint, qui n’étant qu’une instruction très chrétienne de la véritable dévotion, ne devait pas finir autrement que par l’exemple le plus parfait qu’on ait peut-être jamais proposé, de la plus sublime de toutes les Vertus évangéliques, qui est le pardon des ennemis. […] si on produit la Vérité avec toute la dignité qui doit l’accompagner partout, si on a prévu et évité jusqu’aux effets les moins fâcheux qui pouvaient arriver, même par accident, de la peinture du vice : si on a pris, contre la corruption des esprits du siècle, toutes les précautions qu’une connaissance parfaite de la saine Antiquité, une vénération solide pour la Religion, une méditation profonde de la nature de l’âme, une expérience de plusieurs années, et qu’un travail effroyable ont pu fournir ; il se trouvera après cela des gens capables d’un contresens si horrible, que de proscrire un ouvrage, qui est le résultat de tant d’excellents préparatifs, par cette seule raison, qu’il est nouveau de voir exposer la Religion dans une salle de Comédie, pour bien, pour dignement, pour discrètement, nécessairement et utilement qu’on le fasse !

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