L’Amour Tyrannique de Scuderi qui parut deux ans après le Cid, causa une grande joie au Cardinal, qui ne doutant point que cette Piéce ne dût anéantir Corneille, défendit à l’Auteur de répondre à toute critique, parce qu’il les devoit toutes mépriser ; il déclara sa Tragédie, un Ouvrage parfait, & engagea Sarasin à le prouver. […] On doit croire l’Ouvrage de Scuderi parfait, parce que, dit Sarasin, cet Oracle a été prononcé par Armand, le Dieu tutelaire des Lettres, la honte des Siécles passez, la merveille de ceux qui sont à venir, le divin Cardinal de Richelieu. […] Les Ouvrages de ces deux Poëtes soutinrent la Tragédie contre le coup que lui pouvoient porter ces Spectacles entiérement en Musique, dont les Italiens nous communiquerent la passion. […] Par ces Ouvrages la Musique devenue la maîtresse de la Poësie, dont elle devroit être l’esclave, après avoir corrompu le Théâtre, est entrée hardiment dans nos Temples, & là, sous le manteau de la Religion, Signorregia, regne en Souveraine. […] Il brilla par plusieurs autres Ouvrages, & s’acquit un si grand nom, que l’honneur singulier qu’il reçut après sa mort, mérite d’être rapporté, pour faire voir que les Muses doivent être favorables à une Nation où elles sont si honorées.