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88. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

Mais quelque salutaires et quelque incontestables que soient ces vérités fondamentales, qui osera les proclamer hautement à l’oreille des souverains ? qui osera les faire entendre à celle des peuples, bien souvent victimes de leurs vœux indiscrets ? […] Partout ils rencontrent des esclaves accoutumés à fléchir sous l’autorité la plus despotique, à servir les passions les plus honteuses ; mais ils ne voient point d’amis qui s’intéressent à leur véritable gloire, et qui osent plaider généreusement aux pieds du trône la cause de l’innocence et du malheur. […] Comment dès son premier pas dans la noble carrière des Corneille et des Racine, l’auteur a-t-il osé calomnier et tenter de flétrir ce qui faisait l’objet de la juste vénération de ses modèles ! […] Fanchon, bien au-dessus du fabuliste ou du philosophe, ne veut pas même sortir du sien ; et quoique au milieu du luxe et de l’abondance, et vivant en véritable Epicurienne, elle ose encore chaque jour disputer à l’indigence même une partie des faibles secours que lui procure la commisération publique.

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