gens d’une éminente vertu, et d’une conscience fort délicate, pour ne pas dire scrupuleuse, ont été obligés de m’avouer qu’à l’heure qu’il est, la Comédie est si epurée sur le théâtre Français, qu’il n’y a rien que l’oreille la plus chaste ne pût entendre. » L’on ne convient pas de ce que le Théologien avance ici, que mille gens d’une conscience délicate, pour ne pas dire scrupuleuse, vont à la Comédie. Mais passons et disons qu’une Comédie ne doit pas être appelée épurée et honnête, pour n’avoir pas de ces ordures grossières que des oreilles un peu chastes ne peuvent souffrir ; quand d’ailleurs elle est remplie d’autres passions spirituelles, qui déplaisent autant à Dieu, qui est un pur esprit, que ce vice grossier qui tire son origine de la boue de notre corruption. […] Qu’enfermée au logis, en personne bien sage, Elle s’applique toute aux choses du ménage ; A recoudre mon linge aux heures de loisir ; Ou bien à tricoter quelque bas par plaisir, Qu’aux discours des muguets elle ferme l’oreille ; Et ne sorte jamais sans avoir qui la veille. » Que si les femmes ont pour mari quelque benet, qui les retienne et qui les veuille empêcher de voir les jeunes gens, sous prétexte que cela est scandaleux, elles n’ont qu’à écouter Angelique qui leur apprendra comme il les faut régenter.