On dira que je ne rends pas assez de justice à la délicatesse de notre siécle ; on veut de la décence dans le maintien & dans les discours : la Scéne Françoise est aujourd’hui très-châtiée, on n’y souffre plus rien qui soit capable d’allarmer les oreilles chastes. […] Saint Cyprien disoit autrefois1 que l’idolâtrie est la mere de tous les Spectacles, elle y attire les Chrétiens pour les initier à ses mystéres, sous couleur de divertissemens ; elle glisse son venin dans l’ame par les yeux & par les oreilles qu’elle a soin de chatouiller par le plaisir des représentations théâtrales : est-il en effet, ajoutoit ce saint Pere, un spectacle sans idoles, qui ne soit accompagné de quelque sacrifice, où la Scéne ne soit ensanglantée par la mort d’un Atlhéte.