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29. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre XI. Du Balet. » pp. 209-318

Car on y est libre, sans aucune dépendance, on n’a besoin que de ses pieds & que de ses oreilles, on peut s’élever sans contrainte, serrer son pas sans scrupule, & enfin, on n’a qu’à répondre de soy-mesme. […] La beauté de leur chant peut les excuser parfois envers les oreilles ; mais il n’est rien qui puisse obtenir du bon sens le pardon de leurs extravagances. […] L’un & l’autre sont trop graves, & la grande diversité des cordes que l’on touche, & des accords que l’on forme à la fois à force de charmer l’oreille, ne fait qu’embaraser les pieds. […] Pour la Harpe on n’en veut point parmy nous : & pour la Guitare, je m’en passeray-bien, & ne m’en voudrois servir que pour m’arracher les oreilles, ou pour me déchirer les entrailles. […] L’oreille y doit estre plus fine que dans le Bal ; car le mouvement en est plus soudain, peu complaisant, & qui n’attend pas celuy qui dance.

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