Je ne vois rien dans notre Langue de plus agréable que le petit Roman de la Princesse de Cléves : les Noms des Personnages qui le composent sont doux à l’oreille et faciles à mettre en Vers : l’intrigue intéresse le Lecteur depuis le commencement jusqu’à la fin ; et le cœur prend part à tous les événements qui succèdent l’un à l’autre. […] J’avais pris cependant toutes les précautions possibles pour faire réüssir la Princesse de Cléves ; et persuadé qu’il est dangereux d’exposer de trop grandes nouveautés, je croyais qu’un Prologue que je fis pour préparer les Auditeurs à ce qu’ils allaient voir me les rendrait favorables ; mais leurs oreilles ne purent s’accommoder de ce qu’elles n’avaient pas coutume d’entendre ; et le Prologue attira plus d’Applaudissements que la Pièce. […] Le Théâtre Français où mes heureuses Veilles Ont de tant d’Auditeurs enchanté les Oreilles ; Tant de fois étalé des spectacles Pompeux ; Et de mes Nourissons rendu les Noms fameux ; Par sa stérilité me reproche la mienne, Et n’a plus aujourd’hui d’Appui qui le soutienne. » LA RENOMMÉE.