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22. (1731) Discours sur la comédie « PREMIER DISCOURS SUR LA LETTRE DU THEOLOGIEN DEFENSEUR DE LA COMEDIE » pp. 2-32

S’il a trouvé dans les saints Canons que les Religieux et les personnes constituées en dignité Ecclésiastique ne pouvaient assister à la Comédie sans se rendre coupables d’un péché mortel, il a dû voir aussi, qu’en même temps que l’Eglise défend aux Ecclésiastiques d’assister aux représentations de Théâtre, elle leur ordonne de détourner les Fidèles de tous ces vains amusements. […] Gémissant sur l’empressement que font paraître les peuples, et quelquefois même les Magistrats pour des pratiques condamnables, elle n’ose en venir à des extrémités, et se contente d’ordonner à ses Ministres de travailler à désabuser les peuples et à leur donner de l’horreur de tous les divertissements dangereux qui les enchantent. […] Charles ; car ne pouvant abolir les spectacles, il fit ordonner au 3e Concile Provincial21, que les Prédicateurs reprendraient avec force le dérèglement de ces plaisirs publics que les hommes séduits par une coutume dépravée mettaient au nombre des bagatelles où il n’y a point de mal : qu’ils décrieraient avec exécration les spectacles, les jeux, les bouffonneries du Théâtre et les autres divertissements semblables qui tirent leur origine des mœurs des Gentils et qui sont contraires à l’Esprit du Christianisme : Qu’ils se serviraient de tout ce qui a été dit de plus pressant sur ce point par Tertullien, S. […] mais cela n’empêcha pas ce saint Archevêque d’ordonner que les Prédicateurs désabuseraient là-dessus les peuples, et qu’ils leur montreraient que rien n’est plus contraire aux mœurs, et à la discipline de l’Eglise.

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