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75. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

Mais ce n’est pas assez, pour l’ordinaire, dans la Comédie, que le vice y soit laid, il faut qu’il y soit honteux. […] L’indécence d’expression n’est malheureusement que trop ordinaire dans nos anciennes Pièces les plus estimées : il faut absolument l’en bannir avant de les mettre dans la bouche des nouveaux Acteurs ; elle nous y révolterait : notre siècle a des yeux si perçans, qu’il faut même éviter les termes naïfs, qui peuvent avoir une double entente : il serait peut-être bien de braver une fausse délicatesse moderne, dans les Ouvrages ordinaires, destinés à n’être que lus ; mais sur le Théâtre, elle doit être respectée. […] Quel avantage pour la Nation, si des Citoyens éclairés, en même-tems qu’ils chercheraient le talent ordinaire de l’imitation, parvenaient à découvrir, dans quelques jeunes Elèves, les caractères du génie qui fait les grands hommes ! […] Dans toutes les Comédies à composer dans la suite, on ne parlera qu’en prose ; les vers étant un abus dans des Pièces où l’on doit prendre le ton ordinaire de la conversation. […] Il y avait matière à donner un Spectacle nouveau, terrible qui aurait peut-être réveillé le goût des Amateurs, assoupi par l’éternelle monotonie de nos Tragédies ordinaires.

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