la Comédie, par exemple, que se récrie Tertullien, lorsqu’il dit : « N'allons point au Théâtre, qui est une assemblée particulière d’impudicité, où l’on n’approuve rien que ce que l’on improuve ailleurs ; de sorte que ce qu’on y trouve de plus beau est pour l’ordinaire ce qui est de plus vilain et de plus infâme, de ce qu’un Comédien, par exemple, y joue avec les gestes les plus honteux et les plus naturels ; de ce que des femmes oubliant la pudeur de leur sexe, osent faire sur un Théâtre, et à la vue de tout le monde, ce qu’elles auraient honte de commettre dans leurs maisons, où elles ne sont vues de personne ; de ce qu’on y voit un jeune homme s’y bien former, et souffrir en son corps toutes sortes d’abominations, dans l’espérance qu’à son tour il deviendra maître en cet art épouvantable. […] S’il était vrai qu’on dut défendre toutes les choses qui pourraient avoir des suites fâcheuses, on ne devrait pas lire l’Ecriture Sainte (pour me servir du même exemple que vous apportez :) on ne devrait pas, dis-je, lire l’Ecriture Sainte, en latin même, puisqu’elle est la cause innocente de toutes les hérésies, qui, selon saint Jérôme, naissent pour l’ordinaire d’une parole mal entendue, ou malicieusement expliquée. […] J’en excepte les Comédies qui se jouent en certains Pays, comme à Rome, à Venise, et dans toute l’Italie, où il est si ordinaire de voir des Religieux assister aux Spectacles, que cela est passé en coutume, et qu’il n’y a plus de scandale à donner ni à recevoir : de même qu’il n’y a point de mal pour eux de se trouver aux Comédies qui se jouent dans les Maisons Religieuses, ou dans les Collèges pour exercer la jeunesse, puisque c’est aussi un usage d’y voir sans scandale les Religieux des Ordres les plus austères.