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275. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

Les contes où les hommes parlent & agissent à l’ordinaire, sont du moins possibles & vraisemblables, la vérité est facile à saisir, le voile qu’on lui donne se leve aisément, & la rend plus sensible. […] Les paraboles, si communes dans l’Ecriture, si ordinaires dans le style oriental, ne sont que des fables : car si les faits qui en font le corps étoient vrais ce seroient des exemples, non des paraboles. […] On a mal-à-propos partagé les Œuvres de Lafontaine en deux recueils, l’un de fables & l’autre de contes ; du moins l’on a mal remplis le recueil de fables, non-seulement parce que ces deux mots sont synonimes, un conte est une fable, une fable est un conte, l’intrigue d’une piece de théatre est une fable, une histoire fausse est une fable, mais parce que, supposant la distinction ordinaire, Lafontaine, bien différent d’Esope & de Phedre, a fait incomparablement plus de contes que de fables.

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