1. de gagner en trompant, ou de tromper pour gagner, car outre qu’on est obligé à restituer tout ce qu’on a gagné en trompant, comme si l’on l’avait dérobé, selon l’opinion de tous les Casuistes : c’est offenser Dieu avoir seulement cette volonté, quoiqu’il arrive que l’on ne gagne rien : et quand on gagnerait un million d’or, on aura toujours plus perdu que gagné ; car la perte se fera du spirituel, et de l’éternel ; et le gain ne sera que d’une chose terrestre et temporelle. […] Trompant en jouant, ou jouant avec ceux qui jouent ce qui ne leur appartient pas, et qui ne peuvent pas aliéner, comme sont les fils de famille, les Religieux, les femmes, et autres qui dépendent d’un supérieur ; ou contraignent les autres à jouer par menaces et injures, par ainsi les gagnent ; ou faisant contre les lois du jeu ; ou lorsque quelqu’un est fort expert au jeu pour gagner un autre, qu’il connaît n’y entendre que bien peu, et fait semblant de ne savoir pas jouer : en tous ces cas, suivant la plus commune opinion, celui qui gagne, est obligé à la restitution, et péché contre la justice et l’équité.