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139. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

Ce n’est point l’envie qui me met la plume à la main ; c’est elle qui inspire Jean-Jacques Rousseau & ses pareils ; c’est elle qui lui fait employer les armes des sophismes les plus dangéreux, & les paradoxes les plus extravagans, pour combattre les opinions reçues, & faire approuver celles que l’on est convenu de rejetter. […] Le partage d’une succession a mis plus d’une fois les héritiers aux prises : plus d’un aîné a fait périr son cadet pour être seul héritier : la jalousie a fait empoisonner plus d’un mortel qui avait eu la préférence sur son rival : l’entêtement d’une opinion erronée a causé la désunion d’une partie des membres de l’Eglise. […] Nous dépouillons ordinairement les autres pour nous décorer des Vertus qu’ils possèdent, & nous leur donnons sans rougir les vices que la bonne opinion que nous avons de nous-mêmes, nous cèle à nous seuls. p. 170, « défendre au Comédien d’être vicieux, c’est défendre à l’Homme d’être malade. » Mais avec sa permission, j’ai connu des Hommes à qui l’on aurait fait en vain cette défense, car ils ne l’avaient jamais été & n’existent plus : tout a sa fin, telle est la condition des Etres. […] La bonne opinion qu’il a de lui-même, le rend tel que cet animal immonde qui préfère pour se vautrer l’ordure & la fange, au plaisir de fouler l’herbe fraîche & fleurie nouvellement baignée des pleurs de l’Amante de Tithon. […] Pour terminer enfin, qu’il soit très-persuadé, qu’il m’est plus facile de prouver que le mot Histrion n’est pas synonyme avec Comédien, qu’il lui seroit facile de prouver que la plus grande partie des nouvelles opinions ne sont point secte.

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