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311. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Si lorsqu’une femme, à la honte de son sexe, vient au milieu d’un Amphithéatre, ou dans les coulisses étaler l’impudence et; l’effronterie, parler à l’oreille de celui-ci, minauder avec celui-là, lancer des coups d’œil à l’un, éclater de rire avec l’autre, offrir enfin, lâchons le mot, à tout venant beau jeu, et; attirer par-là les regards de tout un public qui, au lieu de s’occuper des Acteurs, en détourne la vue pour la fixer sur un objet qu’on ne considére qu’avec indignation ; si, dis-je, lorsqu’elle brave ainsi les respectables droits de la bienséance, elle n’étoit payée de toutes ses gentillesses que par le dédain qu’elle mérite, elle se lasseroit bientôt de jouer un rôle dont elle ne soutient la fatigue que par les avantages pécunieux qu’elle espére en retirer. […] Secondement on n’ignore pas que ceux qui y paroissent encore opposés, ne seroient point fâchés qu’on leur arrachât un consentement que la bienséance ne leur permet pas d’offrir, ou de donner même avec facilité, pour ne pas marquer trop peu d’attachement aux anciens usages. […] Vous n’empêcherez point « l’exposition des Dames et; Demoiselles parées tout de leur mieux et; mises en étalage ; l’affluence de la belle jeunesse viendra de son côté s’offrir en montre. » Si cela vous a paru très-pernicieux quand il a été question de la Comédie, je trouverai un surcroît de danger dans ces promenades trop réitérées, par la facilité qu’elles procureront aux jeunes personnes de faire des échappées à la faveur des excuses que la foule pourra leur fournir.

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