Mais cet ordre interposé de la part de l’autorité séculière, quant aux représentations données par des ecclésiastiques, aurait dû s’étendre sur une infinité de processions et d’autres cérémonies religieuses, qui n’offrent encore que du scandale, et une infraction criminelle aux lois ecclésiastiques, et qui compromettent la dignité de la religion catholique, apostolique et romaine, en mêlant, en alliant aux cérémonies les plus augustes de notre culte, tout ce que le profane a de plus odieux et de plus impur, je veux parler de la procession solennelle qui avait lieu tous les ans à Aix-en-Provence, le jour de la Fête-Dieu, et qu’on y célèbre encore parfois de nos jours. […] Je sais que le président Hénault a légitimé la représentation des saints mystères, en disant dans son Abrégé chronologique de l’histoire de France u : « Non, ce n’était point la profanation de la religion, tout était spectacle, pour un peuple grossier, qui était attiré dans les églises, où les cérémonies même du service divin étaient mêlées de ces spectacles ; on ne célébrait pas seulement les fêtes, on les représentait ; le jour des rois, trois prêtres habillés en rois, conduits par une figure d’étoile qui paraissait au haut de l’église, allaient à une crèche, où ils offraient leurs dons, etc. ; de là le peuple courait au théâtre, où il retrouvait les mêmes sujets ; c’était encore lui remettre les choses de la religion sous les yeux. […] Mais ce n’est pas seulement dans la ville d’Aix que nous trouvons l’usage de ces sortes de processions ; celle de Mâcon nous offre un autre exemple aussi bizarre de l’irréflexion du clergé, ou pour mieux dire, des jésuites qui en furent les ordonnateurs, et qui poussèrent l’esprit de l’irréligion jusqu’à choisir un jour de carnaval, pour la représenter ; voici ce que l’on lit dans les Annales de la société de Jésus, tome IV, in-4°, p. 511.