L A Grange-Chancel, à s’en rapporter à ce qu’il dit de lui-même dans la Préface de ses Œuvres, a été le génie le plus théatral qui fut jamais : Je ne savois pas lire que je savois rimer ; mon oreille étoit si fort accoutumée à l’harmonie des vers, que je connoissois les fautes qu’on faisoit en les lisant ; à peine commençois-je à lire, que j’avois toujours entre les mains des romans & des tragédies, & je pleurois à chaque aventure. […] Il s’étoit fait une bibliotheque de théatre très-considérable ; il achetoit tout ce qu’il trouvoit, & outre les œuvres des Auteurs de quelque nom, il avoit plus de vingt volumes in. 4.° de pieces détachées. […] Ce n’est pas lui, c’est sa famille qui depuis sa mort a donné au public le recueil de ses œuvres ; au lieu que la Grange a donné lui-même le recueil des siennes, qu’il s’y est vanté en Gascon d’une maniere plate & maussade dans les éloges qu’il se donne.