Les Saints Peres nous apprennent qu’en plusieurs occasions, comme celles dont nous venons de parler, il ne se faut pas contenter des paroles & des promesses des penitens, qu’ils ne se mettent plus en peine d’executer, comme l’experience ne le fait que trop connoistre, quand ils ont une fois receu l’absolution, mais qu’il est necessaire de les éprouver pendant un temps pour juger de leur contrition, & de leur conversion par leurs œuvres. […] Secondement celles qui frequentent des maisons ou des compagnies où elles tombent ordinairement dans le peché par pensées, par desirs ; ou par œuvres. […] C’est parcequ’ils estoient persuadez que le meilleur moyen pour faire entrer les penitens dans la connoissance de leurs pechez, & pour attirer sur eux la misericorde de Dieu, estoit de les mettre dans l’exercice de la penitence & des bonnes œuvres avant l’absolution, pour procurer à leurs ames une guerison plus parfaite, & pour empescher les rechutes dans le peché. […] C’est une décharge que l’amour propre recherche au lieu qu’il vaudroit bien mieux qu’on sentist le poids de ses pechez durant quelques jours, qu’on s’en humiliât devant Dieu, & qu’on les reparât par de bonnes œuvres contraires, que de mettre tout comme l’on fait dans la confession aprés laquelle on ne s’en souvient presque plus, ce qui fait qu’aprés plusieurs années de confessions si frequentes on ne voit point que la plûpart de ces personnes en soient plus mortifiées & moins imparfaites.