On a mal-à-propos partagé les Œuvres de Lafontaine en deux recueils, l’un de fables & l’autre de contes ; du moins l’on a mal remplis le recueil de fables, non-seulement parce que ces deux mots sont synonimes, un conte est une fable, une fable est un conte, l’intrigue d’une piece de théatre est une fable, une histoire fausse est une fable, mais parce que, supposant la distinction ordinaire, Lafontaine, bien différent d’Esope & de Phedre, a fait incomparablement plus de contes que de fables. […] Il est singulier que, sans égard à la partie très-mauvaise de ses œuvres, & certainement la plus considérable, on fasse des éloges gigantesques & on donne un mérite sublime sur quelques morceaux qui n’en sont pas la vingtieme partie.