. ; de là le peuple courait au théâtre, où il retrouvait les mêmes sujets ; c’était encore lui remettre les choses de la religion sous les yeux. […] La procession noire faisait au retour mille extravagances, comme de jeter du son dans les yeux des passants, de faire sauter les uns par-dessus un balai, de faire danser les autres. […] On voit cependant ce mélange monstrueux dans la procession de la Fête-Dieu, qui d’ailleurs est pompeuse et magnifique ; dans les rangs des ecclésiastiques, qui marchent dévotement et les yeux baissés, se mêlent des farceurs et des baladins, qui gesticulent et qui sautent de la manière la plus indécente. […] Les diacres et les sous-diacres prenaient plaisir à manger des boudins et des saucisses sur l’autel, au nez du prêtre célébrant : ils jouaient à ses yeux aux cartes et aux dés : ils mettaient dans l’encensoir quelques morceaux de vieilles savates, pour lui faire respirer une mauvaise odeur. […] Plus la chose était ridicule en elle-même, plus on s’efforçait de la rendre pompeuse et magnifique ; et, par ce moyen, elle devenait encore plus ridicule aux yeux des gens sensés.