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148. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VI. Euphemie. » pp. 129-148

Ils vont, reviennent, avancent, reculent, se poursuivent, se fuyent, se tiraillent, se poussent, se repoussent, se tendent la main, se troublent, vont au caveau, s’en éloignent, tombent, se relevent, pleurent, se consolent, se mettent à genoux l’un devant l’autre, levent les mains, les yeux au ciel, se penchent vers la terre, marchent avec précipitation, se promenent lentement, se parlent avec emportement, s’adoucissent, avec fureur s’attendrissent. […] Elle le suit des yeux jusqu’à ce qu’elle cesse de l’appercevoir, & se livrant au désespoir d’avoir perdu son amant, elle s’écrie, je n’ai plus qu’à mourir, & tombe évanouie, les bras étendus sur la pierre sépulcrale. […] Je fermerai vos yeux, tu fermeras mes paupieres. […] Mon œil appesanti se fermoit dans mes larmes. […] Dès ce moment ce monde à mes yeux se perdit, & la foudre en éclats nous frappe.

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