On voit dans les descriptions qui nous restent des trois Temples de Jérusalem, de Garisim ou de Samarie, & d’Alexandrie, qu’une des parties de ces Temples était formée en espèce de Théâtre, auquel les Juifs donnaient le nom de Chœur : cette partie était occupée par le Chant & la Danse, qu’on y exécutait avec la plus grande pompe dans toutes les Fêtes solennelles. […] Cette émotion, qui s’excite machinalement, quand nous voyons nos pareils dans le péril, est une passion, dont les mouvemens remuent l’âme, la tiennent occupée, & cette passion a des charmes, malgré les idées tristes & importunes qui l’environnent. Voila la véritable explication de ce phénomène, & pour le dire en passant, de beaucoup d’autres qui ne semblent point y avoir de rapport ; comme par exemple l’attrait des Jeux de hazard, qui n’est un attrait, que parce que ces sortes de Jeux tiennent l’âme dans une émotion continuelle, sans contension d’esprit ; en un mot, voila pourquoi la plupart des hommes sont assujétis aux goûts & aux inclinations qui sont pour eux de fréquentes occasions d’être occupés par des sensations vives & touchantes.