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15. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Théatre de Pologne. » pp. 80-105

Deux entre autres partagés sur la République, dont l’un cherche à la renverser, l’autre à ménager ses intérêts, ont eu un démêlé très-vifs, & ont été au moment de tirer le sabre, pour un objet qui ne mérite gueres de les occuper. […] La Pologne avoit autrefois plusieurs pratiques de dévotion : les trois jours de carnaval étoient occupés par des sermons, des processions, l’exposition, la bénédiction du très-saint Sacrement, qu’on appelle prieres de quarante heures, le Te Deum, &c. […] Le Grand-Maréchal de la Couronne, qui ne goûte aucune de ces permanences, s’y est vivement opposé : de vive voix & par écrit, il a présenté des notes comme les ministres des Puissances copartageantes, fait des oppositions, des protestations, occupe plusieurs seances, suspendu toutes les affaires pour terminer celle-ci : efforts inutiles. […] Les folles depenses que vous faites pour satisfaire vos passions, votre luxe, votre gourmandise, aggravent la misere publique, & prouvent que les objets dont vous vous occupez le moins sont les intérêts du peuple & les affaires dont vous êtes chargés. […] Les actrices ne sont pas si difficiles à soumettre, quoiqu’aussi dangereuses, que ces troupes de Bandits, à la chasse desquels comme à celle des lievres, s’occupe noblement la bravoure françoise.

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