Corneille s’étant avisé de représenter sur le Théâtre le martyre de quelques Saints, comme l’on avait accoutumé d’y faire paraître auparavant les Héros et les Héroïnes de l’antiquité ; cela a donné occasion à ceux qui ne connaissaient pas assez le danger de la Comédie, d’en faire de grands éloges. […] Nous allons voir que Molière donne plus d’occasion de dire que les Comédies d’à présent sont encore plus condamnables que celles du temps passé. […] Ainsi cette pièce expose les personnes les plus pieuses à une raillerie et à une censure inévitable, et sur l’idée qu’on aura de ce faux dévot, on prendra occasion de les traiter impitoyablement pour la moindre faute qu’on leur verra faire, et de les mettre en parallèle avec Tartuffe. […] exhorte les parents d’éloigner leurs enfants de toutes les occasions où ils sont en danger de perdre le précieux trésor de leur innocence, et surtout de les empêcher d’aller aux spectacles ; comme on empêche une servante, dit-il, de porter une chandelle allumée en des lieux où il y a de la paille, de peur que lorsqu’on y pense le moins, il ne vienne à tomber une étincelle de feu dans cette matière combustible, et ne cause un embrasement entier de toute la maison. […] que la Comédie est la perce des jeunes gens, dans lesquels la concupiscence est plus vive et plus forte et qu’elle y cause de funestes ravages dès qu’elle en trouve la moindre occasion.