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48. (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46

J’ai suivi les représentations des pièces les plus renommées, j’ai été jusqu’à les lire ; j’ai observé ce qui se passoit parmi les spectateurs ; que vous dirai-je ? […] « Observez, avec soin, disoit-on à une enfant de onze à douze ans, observez de tourner amoureusement vos regards sur celui qui danse avec vous, et de les ramener avec langueur sur le parterre… N’oubliez pas, après avoir battu deux entrechats, de faire la pirouette et de déployer votre jambe… Le comble de l’art, disoit-on à une autre, est de savoir balancer doucement son corps en penchant le cou, en fermant à demi les yeux, en abandonnant ses bras… Dans l’allemande, ajouta-t-on quelques momens aprés, tout est perdu, lorsque le danseur et la danseuse restent froids. […] A présent c’est à vous à observer la société, vous verrez bientôt si je déclame ou si je calomnie, lorsque j’avance qu’aujourd’hui on rencontre partout des gens atteints de la maladie de Démocrite, pour lesquels, crime ou vertu, rien n’est sérieux.

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