Nulle vraisemblance n’y est observée ; George Barnewel, garçon Marchand, très vertueux, & n’ayant nulle Passion, rencontre par hasard une Coquette qui le rendant tout-à-coup amoureux, le rend traître, voleur, & assassin de son Bienfaiteur. […] Il est vrai qu’ils comptent leurs syllabes, qu’en les arrangeant ils observent une certaine mesure, & que dans cet arrangement de syllabes comptées, se trouvent des repos & des rimes : cependant quand un bon Poëte les fait parler, leur langage est si naturel, qu’on n’y sent ni contrainte, ni artifice, quoique ce soit cet artifice qui produise le plaisir de l’oreille. […] On a quelque peine à la rompre quand les Vers sont écrits dans un stile naturel, comme je l’ai observé sur les premiers Vers de Mithridate : je vais essayer de rompre celle d’un morceau poëtique de la premiere Scene d’Athalie. […] Dans les Scenes des Chœurs, il fait observer ce qui doit être chanté, & ce qui doit être recité. […] Elle est toute de douleur, & il faut observer qu’elle n’est pas contre la vraisemblance, parce que ces jeunes Filles déplorant leur malheur présent, par des passages des Pseaumes, faits sur la prise de Jerusalem, ne sont pas censées composer sur le champ ce qu’elles chantent, mais s’appliquer des Cantiques, qu’elles savent depuis longtems.