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353. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

On peut se montrer rebelle à la volonté de celui qui commande avec empire ; mais comment résister à la voix de celui qui prie, qui nous conjurant de prendre pitié de nous-mêmes, nous appelle à la vraie félicité ; qui nous démontrant toute l’injustice de nos passions, aiguise en nous le poignard du remords ; qui enfin nous forçant à devenir nos propres accusateurs, nous oblige à rentrer dans les sentiers de la vertu ? […] Comment se fait-il, par exemple, que Fanchon continue à demander l’aumône dans les rues de Paris, lorsqu’elle est arrivée à un si haut degré de fortune, que, pour donner passage à des bienfaits qui n’ont ni raison ni mesure, elle est obligée d’emprunter jusqu’à la livrée d’une femme de qualité ? […] « Le barreau est devenu la profession de ceux qui n’en ont point, et l’éloquence, qui aurait dû choisir, avec une autorité absolue, des sujets dignes d’elle dans les autres conditions, est obligée, au contraire, de se charger de ceux qu’elles ont dédaigné de recevoir…. […] L’émulation entre ces deux acteurs qui se disputaient l’honneur du triomphe, donnait quelques embarras à Auguste, qui fut obligé de les exhorter à des ménagements entre eux. […] NDA Je n’ai jamais été témoin de ces écarts douloureux dans l’exercice de mon ministère, sans désirer fortement qu’en réparation de ce scandale public on obligeât ceux qui le donnent si indiscrètement à assister aux augustes séances du tribunal de cassation, et à le prendre pour modèle de leur conduite dans le cours de l’administration de la justice.

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