Tout Auteur dramatique n’est-il pas obligé d’établir les caracteres qu’il fait agir, non-seulement pour soulager l’attention des spectateurs, mais même pour les guider dans leurs jugemens ? […] Cela est si vrai, que tous les artisans qui consacrent un des jours de la semaine à la joye, sont encore obligés d’en sacrifier un autre au repos, pour réparer l’abattement où les a réduits l’excès de la veille. […] Un Orateur qui dans un discours véhément fait parler les passions, n’est-il pas obligé d’adopter, de s’approprier intimement des sentimens qui sont absolument étrangers à sa personne, mais qui sont dépendans des propositions qu’il veut établir ?