/ 467
96. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

Ils sont Prêtres des mêmes Dieux ; même culte, mêmes objets, mêmes fêtes, mêmes crimes ; Vénus, Adonis, Jupiter, Endymion, etc., ne règnent pas moins sur le théâtre. […] Ce qui nous apprend combien le Clergé était alors éloigné des spectacles, et combien les sages Païens eux-mêmes les regardaient comme contraires aux bonnes mœurs, quoique fondés d’abord par religion, et ne représentant que des objets pour eux religieux. […] Je ne parle pas de l’esprit faux et frivole qu’inspire et qu’entretient l’étude continuelle des fables et des chimères, du mauvais goût que donne le tissu de folies et de crimes dont on se repaît comme de quelque chose de bien merveilleux, des entraves qu’il met au génie, en persuadant que tout le beau, le sublime, l’agréable est renfermé dans ce petit nombre d’objets sans cesse répétés et ressassés, qui n’ont plus que de la fadeur. […] Les trois concupiscences y étalent leurs objets enchanteurs. […] Et vous, âmes saintes, objets de son mépris et de ses persécutions, réjouissez-vous, enfin le Seigneur vous a rendu justice, et l’a châtiée.

/ 467