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404. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 113-155

On ne seroit pas surpris de voir à Catherine des mœurs dépravées ; le vice étoit héréditaire chez les Medicis, elle n’avoit vu que des objets & des exemples d’incontinence, sa famille étoit toujours farcie d’enfans naturels, dont plusieurs furent élevés aux premieres dignités, Les femmes n’étoient point en sûreté à Florence pendant la vie de son pere, ses palais étoient pleins de tableaux & de statues obscenes, on n’y respiroit que la volupté, la vie s’y passoit en fêtes & en comédie, c’étoient de vrais théatres ; on ne pouvoit plaire à cette Cour qu’en favorisant ce goût. […] On leur choisit, on leur présente les objets, on ménage les facilités, on leve la honte, on calme les remords. […] Cathérine donnoit à ses enfans des fêtes infâmes, où à la place des Officiers ordinaires, elle les faisoit servir par les plus belles femmes de la Cour, demi nues, qui en portant les plats, & leur offrant des coupes pleines d’un vin délicieux, mettoient sous leurs yeux les objets les plus capables de les faire tomber dans une double ivresse.

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