Leurs sens sont tellement occupés des objets qui y ont laissé une impression neuve et profonde ; leur imagination y est tellement absorbée, que vous ne leur entendrez pas dire un mot, pas fixer un œil sur ce qui pourroit les distraire : les caractères les plus gais, les plus actifs à jouir des plaisirs innocens, sont d’une insensibilité repoussante et ne savent plus que méditer…. […] Sinon que le mépris et le dégoût des bonnes mœurs doivent avoir pénétré bien avant dans le cœur des hommes pour qui de telles scènes sont des objets de satisfaction et de jouissance. […] On verroit des pères et des mères de famille répandre des larmes amères sur l’impossibilité d’allier l’état de leur maison avec la dépense journalière des spectacles, où par une réunion fatale de frais dans un seul objet, le luxe de la parure, le faste bruyant des voitures, et le prix souvent excessif d’une stérile jouissance, absorbent des ressources improportionnelles à ce dévorant plaisir. […] « Mais ces observations, quelque graves qu’elles soient par leur objet direct, et les effets multipliés dont elles présentent pour l’avenir le tableau le plus effrayant, n’appartiennent pas en propre au ministre d’un grand Etat. […] Se regardant comme identifiée aux objets qui l’attachent, elle croit prises sur son être toutes les privations qu’elle essuie.