Si les Auteurs Dramatiques dans une Monarchie ou dans une République ont tous deux pour objet d’attaquer les défauts particuliers à leur nation, ils ne manqueront pas s’ils sont sages, de ménager ceux qui résultent de la constitution, ils se contenteront d’attaquer certains effets mais ils en respecteront le principe. […] Attaquons les vices en général, qu’ils soient toujours les objets de notre critique ; puisse le Ciel en secondant nos travaux les en rendre la victime. » Molière a sûrement réussi dans son projet autant qu’aucun Philosophe qui ait entrepris de réformer les hommes. […] Je me trompe fort si vous n’avez imaginé un très beau dénouement pour quelque Tragédie ou Comédie dans laquelle le point d’honneur mal entendu serait l’objet de la critique. […] Ce serait ici le lieu peut-être de vous faire part de mes réflexions sur votre mauvaise critique de la Musique Française et d’attaquer votre préjugé ridicule pour la Musique Italienne ; mais comme l’objet occasionnerait une trop longue digression, j’aime mieux la renvoyer à la fin de cet ouvrage pour ne point imiter votre désordre et sautiller d’un objet à l’autre comme vous faites. Je reviens donc à ce qui concerne le spectacle de la Comédie et pour mieux vous convaincre qu’il est bon en lui-même, je vais maintenant distinguer les objets que j’ai confondus jusqu’à présent et commencer par la Tragédie.