elle l’assure, que ce n’est que pour un temps, que l’interruption ne fera aucun tort, qu’elle ne répare avec avantage : Elle lui montre que de tous les remèdes, il n’en est point de plus innocent, qu’il ne coûte rien, qu’il se peut prendre à toute heure, qu’il ne lui faut aucun appareil, elle promet de le rendre plus capable d’affaires à son retour, de donner une nouvelle pointe à toutes ses pensées, de rétablir ce que la trop grande application avait endommagé : non seulement elle le promet, mais elle le garde : elle nous fait comme un nouveau corps, et pour nous avoir éloignée pour quelques moments d’une exercice qui nous était onéreuse, elle nous le fait reprendre avec un nouveau goût, et nous fait aimer le travail que nous avions en horreur. […] Cela remue toute une armée, c’est comme un nouveau feu qui entre dans les veines de tous les soldats : cette musique fait autant de lions qu’il y a d’hommes qui l’entendent : La couleur leur monte au visage, et le courage dans le cœur : Les pieds et les mains s’en ressentent : Tout le corps est dans une nouvelle posture, et les plus timides ont peine de se tenir : Nous lisons dans les histoires que les chevaux et les éléphants qui ne sont qu’une masse de chair, sont sensibles aux fanfares, et en prennent une chaleur qui les pique et les pousse dans la mêlée. […] Duc de Savoie, de ce qu’étant au Bal, lorsqu’on lui apporta la nouvelle, qu’Henri le Grand était entré dans ses Etats, et s’était déjà rendu Maître de Chambéry,Matthieu liv. 3.