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228. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

Les auteurs concourent à l’envi, pour l’utilité publique, à donner une nouvelle énergie et un nouveau coloris à cette passion dangereuse ; et depuis Molière et Corneille, on ne voit plus réussir au théâtre que des romans sous le nom de pièces dramatiques. […] « Les principes de corruption reçoivent une nouvelle force des spectacles publics, où les pères et mères ont l’imprudence de s’empresser de conduire leurs enfants de l’un et l’autre sexe. […] C’est ainsi qu’après avoir été longtemps le principe de la désolation dans une contrée malheureuse, il y offre enfin un canal utile et précieux, qui devient une nouvelle source de richesse et de splendeur. […] Si j’en pouvais croire ce que j’entends souvent répéter dans les cercles les plus brillants, je pourrais soutenir qu’une des meilleures spéculations en ce genre, serait peut-être celle d’une nouvelle direction, qui bornerait ses efforts à nous remettre sur la scène les seules pièces que nos théâtres d’aujourd’hui dédaignent constamment, et à faire revivre cette foule de jolis ouvrages inspirés par les Muses lyriques et les plus aimables et les plus gracieuses. […] En effet, pour peu que des parents portassent un attachement réel à un jeune homme sans expérience, il était naturel qu’ils cherchassent à le traverser dans son dessein de prendre un état brillant, sans doute, mais peu propre à le mener à une véritable considération, puisque un ancien préjugé devait nécessairement l’atteindre et en faire une nouvelle victime.

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