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147. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Troisieme suite du Fard. » pp. 171-194

Il ne fait pas plus de grace aux précieuses de la parure & du fard, il en trace une peinture burlesque, sous le nom d’un Gorgibus, nom bas & de pur tabarinage ; c’est un bon homme, pere d’une des précieuses, oncle de l’autre, qui choqué de leurs manieres, fait aussi le portrait de leur toilette, qu’elles trouvent fort mauvais : elles font de la pommade pour les levres , dit la servante, c’est trop pomader , répond Gorgibus, ces pendardes-là avec leur pommade, ont envie de me ruiner, je ne vois par-tout que blanc d’œuf, lait virginal, & mille autres brimborions que je ne connois point ; elles ont usé le lard d’une douzaine de cochons, pour le moins, & quatre valets vivroient tous les jours des pieds de moutons qu’elles employent. […] L’auteur pour former trois volumes, qui, réduits à leur juste valeur, en formeroient à peine un bon, a ramasse tous les noms des femmes qu’il a trouvé dans les livres, & en a fait autant d’articles, dont les trois quarts n’étoient connus que dans leur quartier. […] Cet ornement de tête s’est perpétué sous le nom d’Aumusse ; ce n’étoit d’abord qu’une grande calote de peau de bête, pour couvrir la tête, ensuite on la fit descendre sur le cou, pour garantir du froid, comme les Hongrois, les Polonois ont encore des cravates de poil ; delà elle couvroit les épaules pour tenir plus chaud, plusieurs communautés s’en couvrent, & portent l’aumusse sur la tête en hiver ; c’est pour cela qu’il y a au bout une poche ou capuchon. […] C’est à leur industrie que nous sommes redevables des frisures prétendues élégantes, dont on ne sauroit retenir les noms, auxquelles tant d’hommes attachent leur mérite, qui, en effet ne va pas plus loin, & dont les Perruquiers sont leur profit.

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