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16. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre IV. De la Pastorale Dramatique. » pp. 59-77

Il est naturel de penser que des peintures champêtres s’offrirent plus aisément à leur imagination, accoutumée à s’y arrêter, que le détail des mœurs des habitans de la ville, qui leur présentait des objets tout-à-fait nouveaux. […] Notre goût déterminé pour le léger, le vif, le badin, & nos mœurs mêmes, nous empêcheront toujours d’estimer fortement la Pastorale : des peintures si douces, si tranquilles, nous causent bientôt un ennui mortel, ou nous font rire à force d’être naturelles, comme il arriva dans la Bergère des Alpes du Théâtre Italien,(12) lorsque l’on vit deux Bergers boire du laid, ou manger de la bouillie. […] Nous avons une autre espèce de Drame naturel ou de Pastorale, à laquelle on donne le nom de Comédie-Poissarde, qui ne laisse pas d’avoir ses agrémens. […] Il est donc naturel de n’étendre les bornes de la Pastorale qu’à trois Actes, ainsi que fait très-sagement l’Opéra-sérieux. […] On veut que son chant soit simple, & proportionné à sa manière de s’èxprimer, de même qu’il paraît naturel que les paroles soient de lui.

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