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1. (1576) De la Censure. pp. 611-613

Je tais aussi l'abus qui se commet en souffrant les Comiques, et Jongleurs, qui est une autre peste de la République des plus pernicieuses qu'on saurait imaginer : car il n'y a rien qui gâte plus les bonnes mœurs, et la simplicité, et bonté naturelle d'un peuple, ce qui a d'autant plus d'effet, et de puissance, que les paroles, les accents, les gestes, les mouvements, et actions conduites avec tous les artifices qu'on peut imaginer, et d'un sujet le plus ord, et le plus déshonnête qu'on peut choisir, laisse une impression vive en l'âme de ceux qui tendent là tous leurs sens. brief on peut dire, que le théâtre des joueurs, est un apprentissage de toute impudicité, lubricité, paillardise, ruse, finesse, méchanceté. […] Et quand oresa les jeux seraient tolérables aux peuples méridionaux, pour être d'un naturel plus pesant, et mélancolique, et pour sa constance naturelle moins sujet à se changer, si est-ce que cela doit être défendu aux peuples tirant plus vers le Septentrion, pour être de leur naturel sanguins, légers, et volages, et qui ont presque toute la force de leur âme en l'imagination du sens commun, et brutal. […] , qui signifie non seulement l'harmonie : ainsb encore toutes sciences libérales, et honnêtes : et prendront garde principalement, que la musique naturelle ne soit altérée, et corrompue comme elle est à présent : puisqu'il n'y a rien qui coule plus doucement aux affections intérieures de l'âme. Et pour le moins si on ne peut gagner ce point-là, que les chansons Ioniques, et Lydiennes, c'est-à-dire, le cinq et septième ton, soient bannis de la République, et défendus à la jeunesse, comme Platon, et Aristote disaient qu'il est nécessaire, pour moinsc que la musique Diatonique, qui est la plus naturelle, que la chromatique, et Enharmonique, ne soit corrompue par la mélanged des autres : et que les chansons dorienes ou du premier ton, qui est propre à la douceur, et gravité bien séante, ne soient déguisées en plusieurs tons, et déchiquetées, en sorte, que la plupart des musiciens en deviennent folse, et insensés : parce qu'ils ne sauraient goûter une musique naturelle, non plus qu'un estomac debiféf, et corrompu de friandises, ne peut goûter une bonne et solide viande.

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