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276. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

Notre Docteur suppose donc faux dans sa conclusion, quand il dit, en parlant des Comédies d’aujourd’hui, « Que selon lui les Comédies de leur nature et prises en elles-mêmes, indépendamment de toute circonstance bonne ou mauvaise, doivent être mises au nombre des choses indifférentes ». Car il suppose que les Comédies d’aujourd’hui sont dans un état de pure nature, et dépouillées de toute mauvaise circonstance ; ce qui n’est point du tout vrai, et en quoi il se trompe beaucoup. […] Car qu’il y ait des Comédies qui de leur nature soient indifférentes ou qu’il n’y en ait pas, il est sûr, comme nous l’avons déjà fait voir plus d’une fois, que celles d’aujourd’hui ne sont point indifférentes. […] Et ainsi ce que saint François de Sales dit en faveur de la Comédie prise en général et selon sa nature, ne sert de rien à notre Docteur, qui a pour but de justifier la Comédie telle qu’elle est aujourd’hui. […] On a peine aussi à croire que des Prêtres et des Religieux aient jamais prostitué la Sainteté de leur état à de semblables badineries, du moins cela n’est-il pas de nos usages ni du génie des Français ; et cela ne pourrait peut-être convenir qu’à des Nations qui naissent comédiennes, et en qui la Nature, pour ainsi dire, demeure plus forte que la Grâce.

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